Guy Carcassonne a suggéré lundi sur France Inter d'imposer une réduction de salaires aux députés absents au moins deux jours par semaine.
Ce membre du comité de réflexion sur la réforme des institutions a estimé que la proposition de supprimer le poste de Premier ministre ne sera pas une priorité.
- le 23/07/2007 - 12h38
Guy Carcassonne a suggéré lundi sur France Inter des retenues de salaires pour les députés absentéistes. "Avec les moyens électroniques dont on dispose aujourd'hui, les députés peuvent parfaitement et facilement être badgés, cela existe dans tout un tas d'entreprises, et ceux qui ne seront pas présents deux jours par semaine en session, bien sûr devront avoir des retenues sur salaires significatives", a déclaré ce proche de Michel Rocard.
"Dans les autres assemblées comparables en Europe, les députés sont présents. En France, ils ne le sont pas et ça fait toute la différence", a-t-il argumenté, relevant que "cette idée s'impose de plus en plus". "Les gouvernements considèrent normal que n'importe lequel de leurs textes, j'allais dire presque de leurs caprices ou foucades, soit adopté tel quel par le Parlement. Lorsqu'ils ont en face d'eux quelques dizaines de députés, hélas ils l'obtiennent", a expliqué ce professeur de droit public à Paris X et Sciences Po.
Un pouvoir présidentiel déjà très fort
Guy Carcassonne a confié ne pas être "spontanément sûr" que la proposition de Jack Lang, qui siège également au comité, de supprimer le poste de Premier ministre "sera celle qui recueillera le plus facilement l'accord du comité, ni même nécessairement celle sur laquelle on s'étendra le plus longtemps". Répondant aux craintes de la gauche, Guy Carcassonne a estimé que le pouvoir présidentiel était déjà tellement fort qu'il ne pouvait guère être encore renforcé.
La possibilité pour le président de la République de s'exprimer en personne devant le Parlement ne lui apportera pas "un millimètre de pouvoir supplémentaire". "Le principal bénéficiaire de cette réforme, si elle s'opère, ce sera le parlement, davantage que le président", a-t-il estimé. "Nous n'avons aucun tabou, aucune borne, nous pouvons parler de ce dont nous voulons discuter", a-t-il dit, tout en rappelant que le comité n'avait "aucun pouvoir de décision".
Avec Agence