Une femme soupçonnée de trois infanticides placée en garde à vue à Blois Par Didier BEYNAC
CONTRES (AFP) -
Une mère de famille soupçonnée de trois infanticides a été placée en garde à vue à Blois après la découverte en quinze jours de deux corps de nouveau-nés dans le jardin de son ancienne maison, où avait déjà été déterré en janvier un premier cadavre.
Le troisième cadavre a été découvert mercredi par les enquêteurs "avec l'aide de chiens sous un tas de bois", a indiqué Mehmet Unlu, l'actuel propriétaire de la maison située à Contres (Loir-et-Cher), à une vingtaine de kilomètres au sud de Blois.
L'information n'a pas été confirmée par les gendarmes et le parquet de Blois dans l'attente de la fin, attendue vendredi en fin de matinée, de la garde à vue de la mère de famille.
"Nous avons acheté une maison avec un jardin, pas un cimetière. C'est terrible cette histoire!", s'est exclamé M. Unlu, 63 ans, qui envisage de saisir la justice.
Le retraité d'origine turque et sa femme ont fortuitement découvert les deux premiers cadavres en bêchant dans le jardin situé à l'arrière de leur pavillon, qu'ils habitent depuis 2003 dans un petit lotissement à environ 1 km du bourg de Contres, une localité de 3.700 habitants. Les ossements étaient enfermés
dans deux sacs poubelle enterrés à une faible profondeur.Le premier a été déterré à la fin janvier. Deux mois plus tard, l'ancienne occupante de la maison, Marinette Pezin, était mise en examen au début du mois d'avril pour homicide volontaire sur mineur de moins de 15 ans puis placée sous contrôle judiciaire. Elle a été identifiée grâce à des analyses ADN.
Au cours de sa première garde à vue, cette femme qui ne travaillait pas avait reconnu avoir été enceinte et avoir dissimulé sa grossesse à ses proches, sans pouvoir préciser de date exacte. "
Elle était en grande détresse au moment des faits", avait indiqué à l'époque les enquêteurs. Les analyses ADN ont déterminé
que son ex-mari était le père des deux nouveau-nés.A la mi-octobre, l'épouse du propriétaire faisait une nouvelle découverte macabre. "J'étais dans le jardin avec ma belle-fille. En jardinant, j'ai aperçu un morceau de sac-poubelle et, en le tirant, des morceaux d'os sont tombés", a-t-elle expliqué à la presse. Elle a immédiatement "fait le rapprochement avec la première découverte".
Après l'examen de ces ossements, la mère de famille a été de nouveau placée en garde à vue mercredi. Elle aurait alors avoué aux enquêteurs avoir dissimulé un troisième cadavre de nouveau-né.
Désormais installée dans le Cher, cette femme avait vécu 18 ans dans le pavillon de Contres avec son mari, plus âgé qu'elle. Ils y ont élevé trois filles, dont des jumelles, et un garçon qui ne vivent plus avec leurs parents.
En 2003, après avoir divorcé, le couple avait vendu la maison à M. Unlu et à son épouse.