Foire du Trône: un mineur de 15 ans avoue avoir poussé le po

Foire du Trône: un mineur de 15 ans avoue avoir poussé le policier


PARIS (AFP) - Un mineur de 15 ans, qui était en garde à vue vendredi matin avec trois autres jeunes gens dans le cadre de l'enquête sur la mort de Reynald Caron, le gardien de la paix tué lundi soir à la Foire du Trône à Paris (XIIe), a avoué "avoir poussé" le policier, a confirmé vendredi le procureur de Paris, Jean-Claude Marin.

"Un garçon a reconnu avoir poussé Reynald Caron pour échapper, sans doute, à une interpellation", a expliqué le magistrat lors d'un point presse au palais de justice de Paris, en présence de Frédéric Péchenard, patron de la police judiciaire parisienne. "Un autre garçon a reconnu avoir frappé le policier sans que le coup ait entraîné sa chute", a ajouté le magistrat.


Au total, quatre jeune gens, interpellés jeudi et vendredi, et placés en garde à vue dans les locaux de la 2e division de la police judiciaire, seront déférés samedi devant un juge d'instruction en vue de leur mise en examen après l'ouverture d'une information judiciaire du parquet.

L'auteur principal sera poursuivi pour "coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner", un crime passible de 20 ans de réclusion, sous réserve de l'excuse de minorité (1O ans pour les mineurs)", a indiqué M. Marin, en précisant que les faits étaient aggravés par la qualité de policier de la victime.

"Ces aveux ont été corroborés par de nombreux témoignages de personnes qui se trouvaient sur la nacelle" et par des membres de sa famille qui ont indiqué qu'il s'était vanté d'avoir poussé le policier à son retour de la Foire du Trône", a précisé le procureur, notant que l'adolescent avait "des antécédents de violences sur agents de la force publique, de coups et blessures et de rébellion". Le second jeune, qui aurait frappé le policier, sera poursuivi pour "coups et blessures volontaires à dépositaire de l'autorité publique".

Le procureur a indiqué que le parquet demanderait le placement de ces deux jeunes en détention provisoire. Les deux autres déférés, qui ont reconnu avoir frappé des forains, seront poursuivi pour "coups et blessures volontaires en réunion". Le suspect de 15 ans a été arrêté jeudi soir à Blois (Loir-et-Cher) et était qualifié de "témoin clé et important".

Les quatre jeunes gardés à vue, dont le mineur de 15 ans, font partie d'une bande de "jeunes blacks", selon les enquêteurs, d'une cité HLM réputée sensible d'Evry. L'adolescent de 15 ans est un "très fort gaillard au passé judiciaire chargé", selon eux, et avait été décrit par des témoins à la police judiciaire (PJ), en charge de l'enquête, comme "ayant pu pousser volontairement" M. Caron le soir des faits.

Lundi vers 21H00, une bousculade à l'entrée du manège "Le Maxximum" avait été provoquée par une bande de jeunes, dont certains étaient de présumés resquilleurs. Cinq policiers se sont interposés. M. Caron a été tué sur le coup par la nacelle.

Concernant l'enquête sur la chute du policier, M. Marin avait fait état jeudi de "nouveaux témoignages" évoquant des "gestes dirigés vers le policier" et non plus d'un simple "effet de foule" comme, mercredi, sur la foi des premiers témoignages.

Le Syndicat national des officiers de police (Snop, majoritaire) et le Syndicat général de la police (Sgp - FO) ont félicité vendredi les policiers de la 2e DPJ pour leur travail "qui, dans des conditions très difficiles, ont rétabli la vérité sur les circonstances du décès" de M. Caron, selon le Snop, et ce "en contradiction avec les premières déclarations de l'administration", selon le Sgp.

Un appel pour une "marche silencieuse en mémoire" de M. Caron a été lancé vendredi de manière anonyme dans tous les commissariats des Hauts-de-Seine, selon une source syndicale policière.