Les obsèques de Jean-Claude Brialy en présence de Nicolas Sarkozy, de centaines d'anonymes et de starsagrandir la photo
PARIS (AFP) - Des centaines de personnes se sont massées sur les quais de la Seine lundi à Paris pour assister, à distance, aux obsèques de Jean-Claude Brialy en l'église de Saint-Louis-en-l'Ile, dans laquelle se sont rassemblées de nombreuses personnalités du spectacle et de la politique.Le président Nicolas Sarkozy est arrivé à pied à 15H00 en remontant la rue, entouré de nombreux policiers.
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De nombreuses personnalités du monde du spectacle, mais aussi des médias et de la politique, ont assisté à la messe: les actrices Catherine Deneuve, Jane Birkin, Marie-Josée Nat, les comédiens Gérard Jugnot, Alain Delon, Francis Huster, la ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie, le maire de Paris Bertrand Delanoë, les anciens ministres Simone Veil et Renaud Donnedieu de Vabres, le président de l'Institut du monde arabe Dominique Baudis, le patron de presse Axel Ganz, Charles Aznavour, Muriel Robin, Guy Bedos...Les admirateurs anonymes étaient tenus à distance depuis les quais de la Seine derrière des barrières métalliques et plusieurs rues donnant sur l'île ont été coupées à la circulation, dont l'étroite rue Saint-Louis en l'Ile où se trouve l'église.
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La messe a été concélébrée par Monseigneur Jean-Michel Di Falco et le père Pelletier, curé de Saint-Louis en l'Ile.Jean-Claude Brialy est décédé à l'âge de 74 ans des suites d'une longue maladie à son domicile de Monthyon, en Seine-et-Marne et sera inhumé au cimetière Montmartre.
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Apparu pour la première fois au cinéma en 1956 dans "Elena et les hommes" de Jean Renoir, il fut notamment l'interprète de Louis Malle ("Ascenseur pour l'échafaud", 1957, "Les amants", 1958), Claude Chabrol ("Le beau Serge", 1958, mais aussi "Les cousins", 1959), François Truffaut ("Les quatre cents coups", 1959) et Eric Rohmer ("Le genou de Claire", 1970).Personnalité de la vie mondaine parisienne, il était le propriétaire depuis 1986 d'un théâtre de la capitale, "Les Bouffes parisiens", après avoir dirigé le théâtre Hébertot à partir de 1977.
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Réalisateur, à la télévision et pour le grand écran, il signa une dizaine de films, dont "Eglantine" (1971) et "Les volets clos" (1972).Il avait tourné son dernier film pour la télévision en 2006, "Monsieur Max" de Gabriel Aghion. Ecrivain à ses heures, Brialy a publié plusieurs livres de souvenirs à succès: "Le ruisseau des singes" (Robert Laffont, 2000) et "J'ai oublié de vous dire" en 2004 (XO éditions).
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Né le 30 mars 1933 à Aumale (Algérie), ce fils de colonel vit son enfance au rythme des mutations paternelles.Après son baccalauréat, il s'inscrit d'abord au Conservatoire de Strasbourg où il obtient un premier prix de comédie, puis au Centre d'art dramatique de l'Est.
Au cours de son service militaire à Baden-Baden, il est affecté au service cinéma des armées, qui lui donne entre autres l'occasion de tourner dans son premier court métrage, "Chiffonard et Bon Aloi". Il sympathise aussi à cette époque avec plusieurs comédiens en tournée théâtrale, dont Jean Marais, qui l'encouragent dans sa vocation.
Débarqué à Paris en 1954, il se met très vite à fréquenter "la bande des Cahiers du Cinéma". C'est Jacques Rivette qui l'engage le premier dans son court métrage "Le Coup du berger" en 1956. Il tourne la même année dans "Elena et les hommes" de Jean Renoir et "L'Ami de la famille" de Jacques Pinoteau.
Il multiplie les apparitions, notamment dans "Ascenseur pour l'échafaud" (1957, Louis Malle).
La célébrité arrive en 1958 avec les deux premiers films de Claude Chabrol : "Le Beau Serge" et "Les Cousins" révèlent un acteur désinvolte et racé, qui emporte l'adhésion du public. Dès lors la Nouvelle Vague ne le lâche plus et Brialy tourne avec Jean-Luc Godard (1960, "Une femme est une femme"), François Truffaut (1967, "La Mariée était en noir") ou encore Eric Rohmer (1969, "Le Genou de Claire").
En 1971, il réalise son premier film, "Eglantine", une évocation nostalgique de ses souvenirs d'enfance. Attaché à cette période de la vie, Jean-Claude Brialy décide de mettre également en images pour la télévision "Les Malheurs de Sophie" (1981) et surtout "Un bon petit diable" (1983), avec Alice Sapritch en marâtre.
Boulimique de travail, tournant plusieurs films par an à moins qu'il ne soit au théâtre, Jean-Claude Brialy touche à tous les genres.
Préférant la retenue à l'extravagance, Jean-Claude Brialy incarna souvent des personnages tendres devenant avec l'âge de plus en plus paternels, voire patriarches, à l'exemple de "L'Effrontée" (1986, Claude Miller) et "La Reine Margot" (1994, Patrice Chéreau).