Législatives françaises: victoire de l'UMP sans la vague bleue annoncée Par Frédéric DUMOULIN et Christophe SCHMIDT agrandir la photo
PARIS (AFP) - L'UMP a remporté dimanche la majorité absolue aux élections législatives, selon les sondeurs, mais sa victoire n'est pas la vague bleue annoncée, les Français ayant, à participation quasi égale, fortement corrigé la tendance du premier tour au profit du PS.L'UMP obtiendrait de 319 à 329 sièges sur les 577 de l'Assemblée, soit plusieurs dizaines de moins que dans l'Assemblée sortante élue en 2002.
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Le Parti socialiste conforte son rôle de principal opposant. Il serait mieux représenté dans une nouvelle Assemblée plus bipolarisée que jamais, avec 202 à 210 élus contre 149 en 2002.Dans la lignée du premier tour, où 109 députés de droite avaient été élus ou réélus contre un seul de gauche, tous les sondages promettaient une facile victoire au camp présidentiel, annonçant une vague bleue pouvant aller jusqu'à 420 élus.
Le résultat final est en-deçà des attentes du duo exécutif Sarkozy-Fillon, qui avaient tous deux souhaité une majorité pléthorique pour mener à bien la "rupture" promise pendant la campagne présidentielle. C'est toutefois la première fois depuis près de 30 ans qu'une majorité parlementaire sortante est reconduite.
Avec entre 12 et 19 élus, le PCF ne devrait pas pouvoir conserver son groupe parlementaire (20 députés requis), sauf à trouver de nouveaux partenaires.
Les Verts pourraient gagner un quatrième siège.
Le Nouveau Centre -anciens UDF ralliés à M. Sarkozy- obtiendrait de 17 à 22 élus.
François Bayrou paraissait devoir être facilement réélu, obtenant 61% des voix dans la 2e circonscription des Pyrénées-Atlantiques, selon CSA. Un ou deux autres candidats MoDem pourraient être élus.
Le sort électoral d'Alain Juppé, le numéro deux du gouvernement qui affrontait un ballottage incertain, restait en suspens à 20h00, les premières estimations dans sa 2e circonscription de Gironde n'étant pas attendues avant 21h00.
Les trois autres ministres qui étaient en lice -Christine Boutin, Michèle Alliot-Marie et Roselyne Bachelot- abordaient le second tour en ballottage très favorable.
Le dernier exemple d'une correction importante entre deux tours remonte à 1978, où la victoire qui paraissait acquise à la gauche après le 1er tour était finalement allée à la droite.
La participation n'a pratiquement pas varié entre les deux tours, l'abstention restant très élevée dimanche avec de 39,2% à 39,7%, selon les instituts.
En position défensive depuis leur défaite à la présidentielle, les socialistes ont trouvé un angle d'attaque inespéré ces derniers jours avec les annonces contradictoires sur une "TVA sociale", qui ont plongé le gouvernement dans l'embarras.
Le PS a diffusé cette semaine des tracts appelant les électeurs à "voter contre la TVA à 24,6%".
La polémique a été lancée au soir du 1er tour par Laurent Fabius, aidé bien involontairement par le ministre de l'Economie Jean-Louis Borloo, qui avait concédé qu'une hausse de la TVA était un scénario envisagé parmi d'autres.
La gauche, qui n'espérait même pas une cohabitation, avait également axé sa campagne sur la nécessité d'éviter une trop grande concentration des pouvoirs, et appelé les abstentionnistes au sursaut.
Plusieurs enquêtes indiquaient que les Français ne souhaitaient pas une majorité trop forte pour la seule UMP. Seuls un quart d'entre eux souhaitaient voir se constituer une majorité absolue de droite, selon un sondage LH2 paru mardi dans Libération.
Le chef de l'Etat n'en dispose pas moins d'une majorité solide, qui pourra mettre en oeuvre son programme.
La nouvelle Assemblée siégera tout juillet en session extraordinaire pour voter les principaux textes déjà annoncés: paquet fiscal et économique, durcissement des peines pour les mineurs récidivistes et instauration de peines plancher, réforme de l'université.
Le président et son Premier ministre François Fillon vont également s'atteler à compléter le gouvernement. Une dizaine de secrétaires d'Etat pourraient y faire leur entrée dès cette semaine.