Les deux pompiers volontaires étaient employés en tant que saisonniers dans une exploitation fruiticole à Tain L'Hermitage, dans la Drôme.
Dépêchés sur un incendie pendant 24 heures, ils ont eu la mauvaise surprise d'être licenciés à leur retour.
Agathe DESCAMPS - le 18/07/2007 - 16h01
Le 4 juillet dernier vers 23h30, un feu se déclenche dans le Var. Aussitôt, 12 camions de pompiers et quatre véhicules de commandement sont dépêchés sur les lieux. Parmi eux, deux pompiers volontaires, Albin et Quentin, tous deux saisonniers dans une exploitation de fruit de Tain L'Hermitage, un village de la Drôme, situé à 6 heures l'incendie. Les pompiers mettent environ 24 heures pour éteindre l'incendie.
Quentin, lui, a son jour de repos le vendredi à l'exploitation, donc le jour où il combat les flammes, il n'est pas censé travailler. Albin, lui, était prévu dans le planning. Insouciance de la jeunesse ou politesse, aucun des deux ne prévient le patron de leur absence du vendredi lorsqu'ils sont appelés le jeudi à 23h30.
Le samedi, Quentin arrive sur l'exploitation, il est 7 heures. Son patron lui apprend alors son licenciement, et celui d'Albin. Motif : leur départ précipité a provoqué des difficultés dans l'organisation de la journée de travail du jeudi et ils ne sont pas assez disponibles en raison de leur engagement dans les pompiers volontaires. Les deux hommes du feu, interloqués, alertent immédiatement leur hiérarchie. Le maire de Tain- L'Hermitage et Olivier Bolzinger, colonel de sapeur-pompier et directeur départemental des services incendies secours de la Drôme, tentent de convaincre le patron de l'exploitation de réembaucher les deux pompiers. L'exploitant ne propose qu'un mois en août, alors que tous deux avaient un contrat de trois mois, et pour un poste comprenant beaucoup moins de responsabilités.
Une loi interdit le licenciement des volontaires
Pourtant, le colonel Bolzinger est formel : L'article 6 de la loi du 3 mai 1996 relative au développement du volontariat est clair, "il est interdit de licencier une personne pour des activités volontaires comme celle exercée par Albin et Quentin". En outre, l'exploitation comprend environ de 300 à 500 salariés, du coup la théorie de l'exploitant, qui repose sur la difficulté de remplacement des deux saisonniers reste difficile à admettre. D'autant plus que deux jours plus tard, il licencie les deux hommes, donc ceux-ci était de toute évidence facilement remplaçables. Contacté par Lci.fr, l'exploitant ne souhaite pas donner sa version des faits, car "cette histoire est avant tout un non évènement, "a-t-il répondu.
Mais cette histoire reste "anecdotique" selon le colonel Bolzinger, puisque les pompiers ont des conventions et des partenariats avec les entreprises pour lesquelles leurs pompiers travaillent. Néanmoins, le colonel souligne "la sévérité du jugement de l'exploitant au regard de l'investissement citoyen dont font preuve Albin et Quentin ". Albin a retrouvé un emploi. Quentin, lui, recherche toujours.