Elora blue Animatrice de section
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| Sujet: Programmé pour mourir Jeu 20 Déc - 13:40 | |
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| Noël: nos cadeaux sont-ils programmés pour mourir?
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| | | | Crédit Photo : TF1 | | | Le père Noël
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| | Enquête -Chaque année à Noël, on achète et on jette des produits électriques et électroniques jugés de moins en moins résistant. Hasard ou stratégie marketing?
L'obsolescence programmée existe-t-elle? LCI.fr a mené l'enquête.
MORBOIS Stéphanie - le 20/12/2007 - 09h58 | | | | Qu'un yaourt ou du jambon ait une date de péremption ne choque personne. Mais si votre GPS, tondeuse à barbe, appareil photo numérique ou téléphone portable avaient une durée de vie limitée? Et si les industriels concevaient sciemment des produits programmés pour mourir de manière à vous faire sans cesse consommer davantage? La question de l'obsolescence programmée se pose.
"C'est quelque chose qui se dit depuis longtemps mais qui n'est pas démontré. C'est très difficile de chiffrer la durée de vie des produits", selon Denis Vicheras, directeur du développement durable à la FNAC. "Mais il est vrai que les produits premiers prix qui ne portent pas de marque connue ont une durée de vie plus faible du fait notamment des conditions de fabrication trop légères", juge-t-il.
Nicolas Buclet, directeur du Centre de recherches et d'études interdisciplinaires sur le développement durable (CREIDD) est beaucoup plus affirmatif. Pour lui, l'obsolescence programmée existe. C'est "une question de survie pour l'entreprise". Dans notre "système économique global" où une entreprise doit sans cesse vendre plus pour gagner plus, "si le bien dure trop longtemps, vous voyez le problème que ça pose", lance-t-il. "Ça serait logique pour une entreprise de le faire", ajoute-t-il. Acheter et jeter
S'il reconnaît qu'il est difficile de donner des cas concrets, on peut traquer l'obsolescence programmée du côté des objets plus facile à jeter qu'à réparer. Il cite l'exemple des tondeuses à barbe d'une grande marque où dans bien des cas la batterie est soudée. Si une pièce défaille, l'ensemble de l'appareil est à mettre à la poubelle. "Le fait de sciemment la souder signifie qu'on ne veut pas que la tondeuse dure plus longtemps que la batterie", analyse-t-il. Dans certains cas, réparer une pièce est possible mais coûte plus cher qu'un appareil neuf. On peut là aussi y voir un cas d'obsolescence programmée. Même cas de figure pour des imprimantes vendues moins chères avec une cartouche d'encre qu'une cartouche de rechange vendue seule.
Selon Nicolas Buclet, l'obsolescence programmée peut aussi se nicher de manière indirecte dans les "fausses innovations" constamment proposées aux consommateurs. "On pousse les gens à avoir de nouvelles fonctionnalités. On crée de faux nouveaux besoins, sur les téléphones portables par exemple". SMS, photos, Internet, autant de "besoins gadgets" créés par les industriels dans le but de vendre. "Les innovations marketing sont telles que les produits deviennent obsolètes d'eux-mêmes", poursuit-il. Qui en effet n'a jamais remisé au placard un téléphone portable qui fonctionne encore mais qui n'offre pas la dernière fonction jugée indispensable. L'exemple du SMS est probant. Aujourd'hui rares sont ceux qui se passent de textos, devenus un nouveau mode de communication urbain.
Augmenter la durée de vie
L'obsolescence n'est pas seulement un souci pour le portefeuille du consommateur qui achète, jette, achète, jette sans fin. Elle est aussi un souci pour l'environnement en créant chaque année des montagnes de déchets électriques et électroniques. Si l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie (ADEME) ne se prononce pas sur la question d'une éventuelle date de péremption volontaire et secrète sur les produits, elle planche en revanche avec les industriels sur des moyens d'augmenter la durée de vie de nos objets.
"On réfléchit sur l'éco-conception avec notamment les éco label (durabilité du produit, pièce détachée). On a par exemple travaillé sur la robustesse d'un aspirateur Rowenta dont la durée de vie est accrue du fait qu'il soit beaucoup plus résistant aux chocs", explique Sarah Martin, chargée des déchets d'équipements électriques et électroniques ménagers (DEEE) à l'Ademe.
"Inventer une économie plus intelligente" est selon Nicolas Buclé la solution pour sortir de ce système. Il prône l'économie de fonctionnalité, un système dans lequel "moins je produis d'unité, plus je propose de service". Un système dans lequel Michelin ne facture plus le pneu mais le nombre de kilomètres parcourus. Une méthode qui permettrait de lutter radicalement contre l'obsolescence programmée puisque l'industriel est responsable du service après-vente. Il y a néanmoins peu de chance qu'elle soit adaptée un jour à nos petits appareils électriques et électroniques. |
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