Source: Msn actualités
Le Canada doit abandonner la présidence du processus de Kyoto (écologistes)
AFP 10.05.2006 - 23:37
Plusieurs groupes écologistes canadiens se sont unis pour réclamer mercredi que leur pays abandonne la présidence des négociations internationales sur le changement climatique, en raison de l'hostilité du gouvernement conservateur au protocole de Kyoto.
Ces organisations ont demandé à la ministre de l'Environnement, Rona Ambrose, de démissionner de son poste de présidente de la Conférence des Nations unies sur le changement climatique "maintenant que le gouvernement Harper a rejeté le protocole de Kyoto".
"Ce serait faire preuve d'hypocrisie que d'assurer la présidence d'un processus auquel on ne veut pas participer", a déclaré Dale Marshall de la fondation Suzuki au cours d'une conférence de presse.
"La dernière chose dont la planète a besoin est une présidente qui anime les négociations de Kyoto, alors qu'elle n'y croit même pas", a renchéri John Bennett du Réseau Action Climat (RAC). Celui-ci regroupe plusieurs dizaines de groupe environnementaux canadiens, dont Greenpeace, la fondation Suzuki et l'institut Pembina.
Un porte-parole de Mme Ambrose a fait savoir que cette dernière n'avait aucune intention d'obtempérer.
Le Canada assure, depuis la conférence de Montréal de la fin 2005, la présidence de la conférence de l'Onu sur le changement climatique. De nouveaux pourparlers sur l'avenir du processus de lutte contre les changements climatiques doivent commencer la semaine prochaine à Bonn et Mme Ambrose doit présider à l'ouverture des négociations.
Depuis leur arrivée au pouvoir fin janvier, les conservateurs se sont montrés pour le moins tièdes vis-à-vis de Kyoto, sans toutefois dire formellement qu'ils se retiraient du processus.
Le Premier ministre Stephen Harper a déclaré récemment que son pays ne serait pas en mesure d'atteindre les objectifs de réduction que lui fixe le protocole et Mme Ambrose répète qu'elle travaille à l'élaboration d'un programme "purement canadien" de réduction des émissions polluantes.
Elle a annoncé mercredi devant la Chambre des Communes que les émissions de gaz à effet de serre du Canada sont actuellement supérieures de 35% aux objectifs fixés par le protocole de Kyoto.
Pour atteindre la cible fixée, le Canada devrait arrêter immédiatement tous ses trains, ses avions et ses automobiles, a-t-elle lancé en soulignant que ce n'était guère réaliste.
Mme Ambrose a également critiqué le fait que des pays comme la Chine et l'Inde, dont les économies et les émissions de gaz à effet de serre sont en pleine expansion, n'ont pas d'obligations de réduction de leurs rejets dans le cadre du protocole de Kyoto.
En vertu du protocole, le Canada devrait réduire d'ici à 2012 ses émissions de gaz à effet de serre de 6% par rapport au niveau de 1990. Un récent rapport de l'Onu indiquait que les rejets avaient au contraire augmenté et que cette augmentation était déjà de 24,2% en 2003, par rapport à 1990.
L'une des principales sources des émissions de gaz à effet de serre au Canada est l'extraction pétrolière, particulièrement polluante, dans les sables bitumineux de la riche province d'Alberta, base politique des conservateurs.
L'opposition ne ménage pas non plus ses critiques au gouvernement sur son attitude à l'égard du protocole de Kyoto. Le député libéral Denis Coderre a estimé que le Canada était en train de devenir "la risée de la communauté intrernationale".
Et le Bloc québécois (indépendantiste) a déposé mercredi au parlement une motion demandant que le gouvernement prenne les mesures nécessaires pour atteindre les objectifs du protocole et rende public d'ici le 15 octobre un plan pour y parvenir.
La planète est en réellement en danger si les autre se fient sur le Canada pour présider la sauvegarde de la planète.. au lieu de réduire on ne résussi qu'a augmenter nos émissions