late-forme de programmes ouverts Ubuntu
Un ancien touriste spatial se lance à l’assaut du cyberespace
Canoë d'après Reuters
12/09/2006 11h15
Le magnat sud-africain Mark Shuttleworth a déjà conquis l’espace. Il se lance maintenant à l’assaut du cyberespace, où il entend mettre sérieusement au défi le géant du logiciel Microsoft.
Shuttleworth a fait fortune en vendant une compagnie Internet qu’il avait démarrée du garage de son domicile de Cape Town. Il a ensuite dépensé 20M$ pour devenir le deuxième touriste de l’espace du monde et le premier Africain en orbite en 2002.
Il s’en prendra maintenant à la chasse gardée de l’ogre technologique américain Microsoft, en proposant des programmes informatiques gratuits qui, espère-t-il, révolutionneront l’utilisation de l’ordinateur et surtout, rendront Internet accessible à des millions d’Africains et d’utilisateurs potentiels dans d’autres marchés émergents.
«L’avenir appartient aux plate-formes de logiciels ouverts», a dit Shuttleworth à Reuters. «C’est une de ces vagues qui submergent tout, comme Internet.»
La famille de programmes Ubuntu de Shuttleworth fonctionne dans l’environnement du système d’exploitation ouvert Linux, qui véhicule le principe que les logiciels doivent être gratuits et peuvent être modifiés sans coût par quiconque pour répondre à des besoins locaux et spécifiques, ce qui est loin d'être le cas pour les logiciels propriétaires de Microsoft.
Avec des noms de programmes étranges comme Hoary Hedgehog et Warty Warthog, Ubuntu – un mot africain qui signifie se préoccuper du bien-être des autres et de la communauté – offre un ensemble de logiciels qui se veut plus convivial que tout autre système Linux.
Le magazine PC World a classé Ubuntu 26e sur sa liste des meilleurs produits l’année dernière, ce qui le place devant le programme iTunes d’Apple, qui s’est mérité la 34e place.
À titre d'exemple, les gouvernements du Brésil, de la Chine, de l’Espagne, de l’Inde et de la Malaisie utilisent déjà des systèmes Linux et Shuttleworth estime que des programmes gratuits permettraient de réduire de façon significative les coûts nécessaires à l’installation d’ordinateurs dans les écoles, les centres communautaires et les domiciles en Afrique.
Cela réduirait également les coûts technologiques que doivent assumer les petites entreprises sur le continent le plus pauvre du monde, où seulement une infime fraction de la population est en mesure de se servir d’un ordinateur.
Les logiciels ouverts seront d’autant plus faciles à implanter en Afrique puisque plusieurs pays commencent à peine à prendre le virage technologique et les utilisateurs n’ont pas encore été formés à l’utilisation de logiciels propriétaires comme Windows de Microsoft, a ajouté Shuttleworth.